Alors que revoilà le printemps

12 mars 2011

Alors que revoilà le printemps

Les bourgeons sont tout neufs. Les pivoines que j'aime tant ont déjà commencé leur long chemin jusqu'au sommet du bac noir qui enferme l'olivier. Et cet éternel recommencement de la nature n'en finit jamais de m'impressionner.

Il y a quelques semaines, j'avais la sensation de faire une grande découverte intérieure. Alors que je me questionnais sur le fossé entre le masculin et la féminité, que je m'interrogeais sur toutes ces fourmis dans mon cerveau agitées par milliers, alors que j'essayais d'interpréter les nouvelles particules de mon être deux fois soumis à l'expérience révolutionnaire de la maternité, je COMPRENAIS. Tout du moins, j'arrivais à dégager une vérité. Nous sommes cycliques, alors qu'eux ne le sont jamais ! Et c'est bien là une partie constituante du fossé creusé pour l'éternité. Depuis presque toute petite, nous sommes changeantes. Nous suivons la lune et les saisons. Notre corps se transforme, déteint, s'étend, craquelle, se vide, se remplit, se gorge, pleure, se déchire, saigne, se transforme, éponge, déteint, s'étend etc. Notre corps est le berceau d'hormones tellement plus féroces que les leurs...Notre corps nous torture, nous fâche avec nous-même, puis nous réconcilie. Notre corps est souvent notre ennemi. Et parfois, nous prenons conscience de toute sa magie. Cette capacité à se renouveller. Cette capacité à nous surprendre et à régénérer. A ressusciter. Je me sens élastique. Et mes émotions suivent ces plis...Alors j'apprends à sentir la nature et ses cycles. En vieillissant, je deviens davantage féministe.

L'arrivée du printemps est là. Nous la voyons dans les branches, nous l'entendons dans le chant des oiseaux, nous la sentons. Je le sens et je ne saurais dire si cela me réjouit ou m'attriste. L'essentiel est sans doute de la vivre. De vivre pleinement ce renouveau. Cette naissance. J'ai envie de lin, de matières terriblement naturelles, de gestes écologiques, j'ai envie de bouquets, de tailler, de préparer notre terre, j'ai envie de planter, j'ai envie de semer.