Regarde, c'est fini
Cela faisait un mois et demi que nous n'étions pas rentrés. B était revenu avant nous, gentiment. Me laissant profiter des miens, de mes racines, du soleil de là-bas qui est étranger à celui d'ici. Du monde et de la vie là-bas, dans mon terreau, mes odeurs, les recettes de mon sang, dans mon univers.
Autant dire que le retour fut plus que déchirant. Que depuis que je suis rentrée, malgré l'engouement des enfants, la joie des garçons de retrouver leur chambre, leurs marques, leur "patate modelée", le triple exemplaire du doudou esseulé, malgré nos projets, rien ne va dans le fond. Malgré ma vie à construire, à bâtir au quotidien, au plus profond de mon âme, je souffre et je crie.
J'ai beau dissimuler cela derrière des bouffées de Fleurs, j'ai beau le montrer davantage dans mes gestes d'une violence que je hais, ce mal-être, je l'ai. Aujourd'hui je l'ai apprivoisé, après des mois voire des années que je l'analyse, que je le scrute, que je l'abandonne un peu...c'est chaque fois pour mieux le retrouver.