La dépendance

17 novembre 2010

J'ai toujours du mal à réaliser. Réaliser vraiment que sans moi, Marceau ne pourrait vivre. Voilà déjà deux mois et demi que je le nourris, et j'y prends toujours autant de plaisir...La tétée du soir est sans nul doute l'une de mes préférées. J'ai toujours un peu de mal à me motiver pour préparer le bain, mais une fois lancée, le même rituel me projette dans une petite bulle de tranquillité, dans NOTRE petite bulle bien privée. Le déshabiller et voir ses petites cuisses qui se remplissent. Porter sa tête et faire mousser ses cheveux. Le masser tendrement, pour ensuite le plonger dans l'eau. Le regarder et le balancer, le sentir encore plus léger. Et me dire que pour lui, ce rituel le ramène un court instant aux sources. Le plaisir que j'ai de me dire que cette immersion lui rappelle celle qu'il a connu en mon sein pendant de longs mois... J'éprouve à chaque fois un peu de difficulté à le sortir de ce bain chaud. Je sais que lui non plus n'aime pas ce moment glacial, et que souvent il manifeste son mécontentement par des larmes et du râle...Alors j'essaie de faire au plus vite. De le réchauffer et de le réconforter avec mes mains et mes mots. Et je sens, à cet instant précis, l'arrivée de mon moment préféré. L'arrivée du moment où il sera habillé - et parfois même, quand les larmes sont trop grosses, je le laisse dénudé - et que je le prendrais contre moi pour faire deux pas ensemble et nous allonger sur le lit qui est juste à côté. L'un contre l'autre. Je cale son pied sur ma cuisse, ventre contre ventre, et je sens qu'avant de nourrir sa bouche, il est déjà si apaisé. Je profite alors de ce calme, de cette douce tétée, et je me sens alors, pour reprendre l'expression que j'avais trouvée si juste et vraie de la sage-femme, "pleine de mon bébé".

* Aujourd'hui, pour la première fois habillé entièrement par mes petites mains débutantes (regardez ICI ). Excepté le beau gilet tricoté par celles, beaucoup plus aguerries, de mamie Cathoune *